Dominique Loreau nous exhorte à « Faire le ménage chez soi, Faire le ménage en soi ». Son livre paru sous ce titre n’est pas tout récent (il a été publié aux éditions Marabout en 2011), mais il reste d’actualité, surtout en cette saison. Le « grand ménage de printemps » est l’occasion idéale pour mettre en pratique ses préceptes. Ces derniers valent cependant pour tous les jours de l’année.
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Le ménage : un mal nécessaire réservé aux femmes ?
Dominique Loreau décrit le ménage comme une activité typiquement féminine. Encore aujourd’hui, il est avéré que statistiquement les femmes consacrent encore bien plus de temps aux tâches ménagères que les hommes. Cependant, l’auteur souligne qu’idéalement, il faudrait que tous les membres de la maisonnée s’y mettent. Par souci d’équité, mais aussi parce que le ménage serait bénéfique aussi aux messieurs.
Dominique Loreau voit dans l’activité du ménage bien plus qu’un mal nécessaire. Elle se base sur ce qu’elle a appris au Japon, pays où elle a vécu toute sa vie d’adulte. Dans les temples zen, mais aussi dans les habitations japonaises, on a le culte de l’ordre et de la propreté. La philosophie bouddhiste zen qui inspire la cérémonie du thé inspire aussi les gestes les plus quotidiens du ménage.
Il s’agit d’un art de vivre au quotidien qui renoue avec la profondeur et la simplicité. C’est un rite qui nécessite des gestes précis et suppose que l’on reste concentré. En faisant le ménage, on peut être pleinement présent dans l’ici et maintenant. Cela peut devenir un exercice spirituel. La qualité de notre vie dépend moins de ce que nous faisons que de comment nous le faisons. C’est une question de point de vue : si l’on voit le ménage comme une corvée, il sera une corvée.
Le ménage ou l’art de la simplicité
Les routines, l’autodiscipline et les contraintes ont leurs vertus. L’idéal pour le ménage est de définir une routine quotidienne, hebdomadaire, mensuelle et annuelle selon les tâches. On peut choisir une musique appropriée pour chacune. Une maison entretenue régulièrement n’est jamais très sale.
Certaines maisons demandent moins d’entretien que d’autres. Une maison rangée où rien ne traîne est une maison plus facile à entretenir. L’ordre et le rangement sont indissociables du ménage. Garder un minimum de choses et éliminer le superflu permet d’y voir plus clair et de simplifier l’époussetage et le nettoyage. Si nous aimons les objets qui nous entourent, nous en prendrons soin et nous les respecterons mieux.
Mieux vaut limiter le nombre de produits pour faire le ménage. On peut utiliser des produits écologiques ou faits-maison. Vinaigre blanc, savon noir et bicarbonate de soude sont les ingrédients essentiels pour laver sans polluer. Les chiffons en microfibre font merveille et permettent de limiter la quantité de produits d’entretien : essuyer chaque jour la douche avec un de ces chiffons évite les dépôts de calcaire.
Le ménage : une thérapie, un exercice spirituel et une danse
L’auteur voit le ménage comme une thérapie, un soin pour le corps et l’esprit. L’harmonie intérieure est reliée à l’harmonie extérieure dans le logis. Il est difficile de se relaxer et de se sentir bien dans une maison encombrée et malpropre. En revanche, chasser les salissures chasse les chagrins. Cela diminue le stress et procure la paix du cœur et de l’esprit. Cela embellit la vie.
Dominique Loreau décrit le ménage comme un art et comme une danse, n’hésitant pas à citer Rudolf Noureev à ce sujet. On peut perfectionner chaque geste pour qu’il devienne un exercice gymnique ou dansé. Par exemple, on peut passer le balai ou l’aspirateur en gardant le dos droit.
Faire le ménage peut être une forme de méditation en mouvement. Dès qu’une pensée surgit, laissez-la passer sans vous y accrocher. A la paix de l’esprit qu’on peut ressentir alors s’ajoute le plaisir de se retrouver dans un endroit propre. Chaque instant est à la fois ordinaire et miraculeux.