Le tri constitue une forme d’hygiène physique et mentale. On se sent bien plus léger et plus joyeux, après. J’ai souvent eu l’occasion de l’expérimenter : en se délestant de l’excédent de choses, on se libère et on s’allège.
J’éprouve ainsi une délivrance délicieuse chaque fois que je vais donner de vieux habits : je ressens un sentiment de paix et de satisfaction à l’idée d’avoir vidé une partie de ma garde-robe, à l’idée que cela servira à d’autres. C’est une opération qui profite doublement : le vêtement dont je me sépare repart vers un nouveau cycle, vers une nouvelle vie que je lui souhaite heureuse. J’espère qu’une autre personne éprouvera de la joie à s’en vêtir. Ce que je ne peux plus lui offrir – une existence d’objet belle et utile au service d’un humain – ce nouveau propriétaire la lui donnera.
Il en va de même pour tous les objets que je trie. Même quand je me déleste d’un cadeau, c’est le soulagement qui l’emporte : le petit instant d’hésitation est vite balayé, et je me réjouis de ne plus me sentir liée malgré moi à un objet, sous prétexte qu’une connaissance me l’a donné.
Cultiver le goût de l’ordre et de la sobriété ne peut qu’accroître notre joie : quand on aime chaque objet, chaque meuble, chaque couleur qui nous environnent, on interagit avec eux joyeusement. Chaque regard posé sur eux nous réjouit. On augmente ainsi son niveau de joie.
Ce sentiment réjouissant à lui seul est une excellente motivation pour se mettre à trier : imaginez la fluidité et l’air frais que représentera le tri de votre désordre, imaginez le contentement que vous éprouverez à en admirer le résultat. Trier demande une certaine détermination, mais le bilan ne peut être que positif : vos efforts sont le plus souvent récompensés au-delà de vos espérances.
En ne conservant que les choses que vous aimez, vous apprendrez à mieux connaître vos goûts, donc à mieux vous connaître. Vous aurez plus de plaisir à passer du temps chez vous, vous serez plus enclins à y inviter des amis.