L’âme des maisons, selon Agatha Christie

« Le cœur des maisons bat à l’unisson de ceux qui les habitent »

« Pour qui sait les interroger, les maisons ont beaucoup à dire ».

couverture du livre avec portrait d'Agatha Christie
Couverture du livre de Sonia Feertchak, La vérité tue, Agatha Christie et la famille

Dans les romans d’Agatha Christie, les maisons « se montrent aussi duplices que les êtres humains. Elles révèlent et cachent ; protègent et emprisonnent ; structurent et détruisent. Les maisons constituent l’écosystème où s’épanouissent et se nuisent les familles. »

La romancière traite les habitations comme des personnages : « Que de fenêtres ! dit (Poirot). Une maison, mademoiselle, a des yeux – et aussi des oreilles. » Huit d’entre elles donnent leur titre à un roman.

Les maisons ne mentent jamais

« Elles dévoilent les aspirations ou le renoncement de ceux qui y vivent, par l’ameublement, la décoration ou son absence, les couleurs, sans parler de l’architecture. (…) La lumière des pièces ou leur pénombre, la vétusté ou non des objets, la propreté ou la saleté, l’encombrement ou le vide font sens. »

« Ce qu’on appelle l’âme d’une maison n’est jamais que la perception, inconsciente la plupart du temps, qu’a le visiteur de la façon dont les habitants font l’expérience de l’espace et du temps, et du corps aussi. » Sonia Feertchak cite Gaston Bachelard, qui affirmait dans La Poétique de l’espace qu’ « il y a un sens à prendre la maison comme un instrument d’analyse pour l’âme humaine ».

Agatha Christie décrit ainsi la maison de Miss Barton : « Elle aime conserver les choses comme elles étaient…mais pas pour le bon motif… pas pour l’harmonie du résultat…non, c’est uniquement parce que sa mère avait arrangé la maison comme ça ».

Agatha Christie, une grande collectionneuse de maisons

Agatha parle des maisons en passionnée et en connaisseuse. Elle adorait acheter des maisons, les restaurer, y déménager, les décorer, les échanger. Elle a été à la tête de huit propriétés avant la Seconde Guerre mondiale, de Winterbrook sur la Tamise à Greenway House dans son Devon natal, en passant par Beit Agatha – «  la maison d’Agatha » – à Nimrud, en Irak. Peut-être recherchait-elle partout la maison paradisiaque de son enfance, Ashfield.

« Par l’ancrage qu’elles procurent, certaines habitations sont fécondes. Elles nourrissent l’imagination, contribuent à la sérénité et aident à avoir les idées claires. »

( Toutes les citations sont extraites de La vérité tue, Agatha Christie et la famille, essai de Sonia Feertchak)

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