Certains intérieurs dégagent une forme d’harmonie que tout un chacun peut ressentir. Quel que soit le genre adopté – meubles de style ou contemporains – on y trouve une forme d’équilibre : ni trop peu, ni trop plein. Le regard peut se poser partout sans être fatigué par une accumulation malvenue. Chaque partie du logement, chaque recoin procure un plaisir de l’œil, comme un tableau joliment composé qui se renouvelle selon l’angle de vue.
Même si les décors chargés peuvent avoir leur charme (comme tel salon de thé au style anglais délicieux), la beauté est plutôt du côté de la sobriété et de la simplicité, qui savent réjouir et reposer l’œil. Mieux vaut un petit nombre d’objets bien choisis que l’accumulation de choses inutiles.
Pour certaines personnes, l’harmonie est synonyme du plus grand dépouillement. C’est affaire de goût. Je ne suis pas jusqu’au-boutiste, comme Fumio Sasaki, qui prône le minimalisme le plus strict dans L’essentiel et rien d’autre. Je n’aspire pas forcément à un intérieur absolument zen comme on en voit dans certains livres de déco ou de Feng Shui. Je ne suis pas ennemie d’un petit peu de couleur et de vie dans un logement. Je préfère le juste milieu (ce que les Suédois nomment le « lagom »), qui évite trop d’austérité ou son contraire.
C’est à chacun de le définir. A chacun de trouver son propre équilibre, sa propre recette – pourvu qu’il se sente bien chez lui.
Mieux vaut éviter les excès, dans un sens comme dans un autre. Un intérieur trop nu comme j’en ai vu chez Nathalie risque de paraître impersonnel. Son logement était aussi peu investi qu’une chambre d’hôtel, et rien n’y signalait ses goûts propres. Il n’est pas étonnant qu’elle ne s’y soit pas sentie chez elle.
A l’extrême opposé, j’ai visité bien des appartements où l’accumulation des objets pesait sur les occupants. Pour ceux qui en souffrent, on ne peut que recommander une cure de détox pour alléger l’intérieur, en se délestant de l’inutile.
Dans l’un et l’autre cas, il s’agit de rendre le logement plus beau et plus accueillant. Mais ce qui compte par-dessus tout, c’est le bien-être de ceux qui y habitent.
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